Démystifier les relations entre les adolescents et leurs parents, voilà une tâche pas simple du tout mais oh combien fascinante! C’est à cela que le psychologue Michel Claes et ses collaborateurs se sont afférés en réalisant une vaste étude par questionnaire auprès de 1256 adolescents âgés entre 14 et 19 ans. Les résultats quelque peu surprenants de cette étude seront publiés sous peu dans le Journal of Adolescence, mais sont déjà disponibles sur le web.
Des parents chaleureux
Dans leur étude, Michel Claes et ses collaborateurs ont évalué l’impression des adolescents de trois origines différentes : québécoise, française et italienne. Dans les trois pays, les ados voient leur mère comme étant chaleureuse, affectueuse et communicative. Ils ont également un bon lien avec leur père qui communique avec eux. Aussi, partout les relations entre parents et ados se transforment avec l’âge : le nombre d’exigences et de contraintes diminuant avec l’âge alors que la tolérance envers les activités entre amis augmente. Ce qui fait partie du processus développemental normal des adolescents, acquérir de plus en plus d’autonomie.
Différences entre les sexes
Certaines différences notables apparaissent entre les garçons et les filles des trois pays. D’abord, les garçons perçoivent davantage de restrictions et moins de tolérance pour leurs activités entre amis. Les filles, quant à elles, rapportent un attachement moins grand envers leur père et décrivent leur relation comme moins communicative et plus conflictuelle. Tant pour les garçons que pour les filles, il s’avère que la mère soit plus présente dans leur vie quotidienne. De ce fait, les mères sont qualifiées comme étant plus chaleureuses et communicatives que les pères, mais aussi, comme exerçant un niveau de contrôle et de supervision plus important.
Le Québec se distingue
Les adolescents québécois se distingueraient en ce qu’ils percevraient leurs parents comme étant moins sévères et plus permissifs que leurs pairs français et italiens. De plus, les québécois débuteraient plus tôt que leurs comparses leur processus d’acquisition d’autonomie. En effet, les parents québécois commenceraient à diminuer leur niveau de contrôle sur le comportement de leurs ados bien avant les parents des deux autres pays.
Deux modèles distincts
Deux principaux modèles semblent dominer lorsqu’on compare les relations parents et ados. Le modèle indépendant valorise l’individualisme et favorise le développement d’un esprit d’initiative et d’autonomie. L’autre se centre sur le collectivisme, le soutien mutuel et le respect de l’autorité parentale. Les parents québécois semblent davantage correspondre au premier modèle, en priorisant le développement de l’autonomie par le soutien de leur jeune à travers une relation chaleureuse. Les Italiens, plus autoritaires, se situeraient dans le modèle interdépendant et, les Français, quelque part entre les deux.
Une meilleure méthode?
Les méthodes éducatives varient non seulement selon les cultures, mais également énormément à l’intérieur d’un même pays. Existe-t-il une façon de faire qui soit meilleure que l’autre? Tout dépend de ce qu’on valorise. Au Québec, c’est la culture nord-américaine qui prévaut, c’est-à-dire qu’on considère l’initiative et l’autonomie comme des compétences centrales à développer. En ce sens, la méthode québécoise est effectivement la meilleure… pour les Québécois!
Génial !