L’exposition à des comportements à risque sur les réseaux sociaux, au travers du visionnage de photos d’amis participant à des fêtes avec consommation d’alcool ou à la suite de la lecture de commentaires d’amis sur ces fêtes, aurait un impact significatif sur la consommation d’alcool et de tabac des jeunes.
Huang et ses collaborateurs[1] ont effectué des analyses secondaires sur des données provenant de la « Social Network Study », une étude longitudinale réalisée auprès d’adolescents américains (1563 jeunes âgés de 15 ans en moyenne) vivant dans la ville d’El Monte en Californie. Leur étude visait à cerner l’impact de l’utilisation des médias sociaux sur la consommation d’alcool et de tabac et notamment, à analyser les relations existant entre l’accès à certaines informations sur Internet, l’engagement dans différentes relations sociales en ligne et les comportements à risque des jeunes.
Les auteurs soulignent que la fréquence d’utilisation des médias sociaux et le nombre d’amis ne sont pas associés à une consommation d’alcool et de tabac plus élevée chez les jeunes interrogés. Cependant, l’exposition à des comportements à risque sur ces mêmes réseaux sociaux (voir des photos d’amis prises lors de fêtes avec consommation d’alcool visible, lire des commentaires sur ces soirées) aurait un impact significatif sur la consommation d’alcool et de tabac des jeunes à l’étude. L’utilisation plus spécifique de MySpace (par rapport à Facebook notamment) serait associée à une consommation d’alcool accrue chez les jeunes, ce qui selon Huang et ses collaborateurs s’explique peut-être par le fait que les adolescents y sont plus présents, ou encore que les comportements à risque sont moins bien perçus par les utilisateurs de Facebook qui seraient plus âgés que ceux de la plateforme MySpace.
Par ailleurs, les auteurs notent que l’exposition à des comportements à risque semble avoir plus d’impact sur la consommation d’alcool que de tabac, sans doute parce que celle-ci est plus fréquente, plus souvent présentée dans un contexte social et peut être plus facile à adopter. Les auteurs rapportent enfin que l’un des impacts des médias sociaux serait aussi de donner l’impression aux jeunes que la consommation d’alcool et le tabagisme sont des comportements fréquents, voire des normes.
Il serait toutefois important, soulignent les auteurs, de mieux cerner la culture, les normes, et les modalités d’usages des médias sociaux pour bien comprendre les mécanismes par lesquels les jeunes sont influencés par leurs pairs sur ces réseaux sociaux et adapter des interventions ciblant ces populations.
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