Collaboration spéciale de Julie Derome, édimestre à la Zone jeunesse de Télé-Québec et de Johanne Guidotti, conseillère multimédia en jeunesse à Télé-Québec.
Dernière partie d’une série de deux articles sur les défis du Web jeunesse.
Série télé et Web : l’évolution d’une relation
Il n’y a pas très longtemps, on développait un site Web lorsqu’une série jeunesse était très populaire. Souvent même, le site s’ajoutait après le début de la diffusion de la série comme complément d’information ou comme outil de promotion. À l’époque, nous cherchions des idées de concours qui pouvaient marier Web et télé. Avec Ramdam, nous avons conçu des concours comme « Ta chanson à la télé » où les fans de la série pouvaient soumettre le texte d’une chanson pour les Bannis, le groupe musical formé par Manolo, Alexis et Étienne. Le texte gagnant a d’ailleurs été mis en musique et interprété par le groupe dans le cadre d’un épisode.
Puis, nous avons commencé à développer simultanément les séries jeunesse et leur site Web. C’est le cas de « La quête des Karmespions » qui est disponible en ligne sur le site de Kaboum en même temps que les nouveaux épisodes de la série sont diffusés à la télé. En tout, douze missions mises en ligne une à la fois, chaque vendredi. Chacune de ces missions met en lumière un détail, un événement ou un objet vedette des épisodes de la semaine. Il est certain qu’ici les inconditionnels de la série sont avantagés puisque leur fidélité leur donne une longueur d’avance sur les autres joueurs.
Dorénavant, quand on pense au Web, il nous faut penser multiplateformes (Web, iPhone, iPad). Au tout début du développement d’une série télé, nous devons déjà songer à l’ensemble des possibilités de développement. Dès la naissance d’un projet de série pour enfants, nous devons avoir une idée précise de la façon dont la série sera représentée sur le Web et sur les autres plateformes. C’est maintenant la nouvelle façon de décliner la marque et de remplir les objectifs d’une série. Il faut être là où l’enfant est et continuer à le divertir. Et dans le processus, il ne faut pas oublier le parent surtout lorsqu’on développe un produit pour les 3-5 ans.
Et puis lorsqu’on est un diffuseur et que le Web devient un incontournable, les webémissions deviennent également des incontournables. C’est donc de façon toute naturelle que nous avons récemment développé une première webémission jeunesse, Juliette en direct, qui est en ligne depuis le 12 janvier dernier. Il sera intéressant de voir si le jeune public développera un attachement à des personnages uniquement présents sur le Web.
Que réserve le « webfutur »?
En jeunesse, la télévision et le Web jouent un rôle dont les objectifs sont les mêmes. Ils comblent les besoins que la famille d’aujourd’hui ne comble pas entièrement. Parfois c’est de définir les limites à de jeunes enfants ou de les aider à composer avec les nouvelles réalités de leur vie, d’autres fois c’est de stimuler l’intérêt pour le voyage ou leur montrer comment retrouver le plaisir sans avoir à se mesurer constamment. Le Web est un univers riche et stimulant. Pour nous mais surtout pour l’enfant qui doit composer avec cette relation de un à un.
La position de Télé-Québec en matière de programmation jeunesse a toujours été très bien définie : jouer un rôle de contrepartie face aux travers de la société en proposant des avenues constructives. L’avènement et la place prépondérante du Web ne change en rien ce mandat et nous restons fidèles au rôle que nous nous sommes donné. Avec l’aide d’une équipe solide et extrêmement créative, nous sommes prêts à affronter les prochains défis qui se présenteront à nous. Non seulement parce que nous sommes passionnés par notre travail mais aussi parce que les jeunes le méritent bien.