La télévision pour les enfants…toujours mauvaise?

Peut-être avez-vous entendu parler au cours des dernières semaines de l’étude portant sur les effets potentiellement négatifs de la télévision sur les jeunes enfants ?  Cette étude, menée  notamment par Linda Pagani, chercheuse à l’Université de Montréal, a été fortement médiatisée.  Elle  présente certaines forces sur le plan scientifique, mais aussi des limites qui n’ont pas toujours été clairement communiquées dans les médias.

Les principaux résultats de cette étude longitudinale menée auprès de 1314 enfants québécois indiquent des associations, modestes, mais statistiquement significatives, entre le degré d’exposition à la télévision durant la petite enfance et la santé, le rendement scolaire, la qualité du fonctionnement cognitif et psychosocial des enfants lorsqu’ils sont âgés de 10 ans.  Plus les enfants sont exposés plusieurs heures à la télévision en bas âge, plus ils ont des risques de présenter des problèmes d’attention, de moins bons résultats scolaires (mathématiques), de moins bonnes habitudes alimentaires, un indice de masse corporelle plus élevé et d’être rejetés par leurs pairs.

Ceci étant dit, bien que ces associations soient significatives, et que plusieurs variables aient été contrôlées, le devis de recherche adopté ne permet pas d’établir un lien de causalité direct entre l’exposition à la télévision et le développement ultérieur.  De plus, il est important de souligner que les chercheurs n’ont pas mesuré la qualité des contenus télévisuels auxquels les enfants ont été exposés.

Bien que le focus de cette étude porte sur l’exposition à la télévision, on pourrait penser qu’elle nous parle aussi, et surtout, de la qualité de l’environnement familial et peut-être aussi des ressources de la communauté.  En effet, si un jeune enfant est exposé à la télévision pendant plusieurs heures, il est alors moins en interaction directe avec ses parents, avec ses pairs et il fait forcément moins d’activité physique.  Peut-être écoute-t-il autant la télévision parce que son environnement familial ou physique (logement, quartier,  parc, ressources pour les jeunes familles)  ne lui offre pas de meilleures opportunités de développement?

Pour en savoir plus concernant cette étude, vous êtes invités à lire un avis scientifique synthèse rédigé par le Groupe de recherche Médias et santé (GRMS) et le communiqué paru sur le site Internet du Journal FORUM de l’Université de Montréal.