Que cherchent les jeunes lorsqu’ils fuguent ? Veulent-ils vraiment rompre les liens avec leur milieu ? Sont-ils conscients des risques associés ? Comment intervenir adéquatement auprès d’eux ? Voilà quelques-unes des questions qui intéressent Sylvie Hamel, professeure-chercheuse au département de psychoéducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Dans cette courte capsule vidéo, Madame Hamel partage avec nous quelques résultats d’une étude intitulée Rejoindre les mineurs en fugue dans la rue : Une responsabilité commune en protection de l’enfance, ayant été menée en collaboration avec l’organisme Dans la rue, le Centre jeunesse de Montréal – Institut Universitaire, ainsi que plusieurs autres partenaires*.
Selon cette chercheuse, la fugue « c’est comme un élastique », les jeunes cherchent à tester leurs liens, et finissent généralement par revenir. L’important c’est de garder le contact avec eux, en dépit du sentiment d’impuissance et parfois de culpabilité que cela peut faire vivre aux intervenants. Bien que la fugue soit associée à plusieurs expériences négatives, qui ont des conséquences à long terme, plusieurs jeunes estiment qu’elle leur a permis de mieux se connaître, de trouver un sens à leur vie.
Madame Hamel s’intéresse depuis longtemps aux adolescents et à leur bien-être et tout particulièrement à ceux qui, pour diverses raisons, s’inscrivent dans des trajectoires de vie plus sinueuses ou marginales, et qui ont été pris en charge par les services de la protection de la jeunesse.
Références et ressources associées
Hamel, S., Flamand, S., Di Tirro, A., Courschesne, A., Crête, C. & Crépeau-Fernandez, S. (2012). Rejoindre les mineurs en fugues dans la rue : une responsabilité commune en protection de l’enfance. Rapport final. Montréal : Centre national de prévention du crime.
Il est possible de consulter ce rapport sur le site de l’organisme Dans la rue.
Plusieurs outils d’intervention ou d’orientation ont découlé de ce projet de recherche, notamment :
- Un site Internet destiné aux jeunes en fugue
- Un cadre de référence produit par le Ministère de la Santé et des Services sociaux, auquel plusieurs partenaires de la recherche ont collaboré.
*Cette étude a été financée en partie par la Stratégie nationale pour la prévention du crime de Sécurité publique Canada. Plusieurs partenaires y ont collaboré : Point de rue, Refuge La Piaule, Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Service de police de la Ville de Trois-Rivières, Sûreté du Québec, En Marge 12-17 ans, Dans La Rue (fiduciaire), Centre jeunesse de Montréal – Institut Universitaire Centre jeunesse de la famille Batshaw, Service de police de la ville de Montréal, Squat Basse-ville, La Maison Dauphine, Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire, Service de Police de la ville de Québec, Université du Québec à Trois-Rivières.