Depuis sa création en 2006, de plus en plus d’adolescents et de jeunes adultes ont intégré l’outil Twitter de microblogage à leur quotidien. À la fin 2012, Twitter recensait un total de 200 millions d’utilisateurs actifs [1].
En France, plus de 200 professeurs ont choisi d’ajouter Twitter à leurs outils pédagogiques. Dans ces twittclasses, qui existent à différents niveaux d’enseignement [2], les élèves peuvent utiliser Twitter pour prendre des notes, échanger et discuter, tant en classe qu’ hors classe [3].
L’utilisation de Twitter en classe poursuit des objectifs différents selon les niveaux d’enseignement. À l’école primaire, les élèves s’en serviront principalement pour apprendre à mieux écrire. Puisque l’âge minimum d’utilisation de Twitter est fixé à 13 ans, les comptes individuels sont proscrits. La création d’un compte de classe administré par le professeur ou le parrainage parent-enfant est donc envisagée. Au collégial et à l’université, Twitter est plutôt utilisé comme un moyen de communication et un outil facilitant le travail collaboratif.
Avantages et inconvénients
Le support à la collaboration et à l’interaction entre élèves, entre élèves et professeurs et avec d’autres personnes figure effectivement parmi les avantages récences par le CEFRIO. Twitter constitue aussi une aide à l’alphabétisation, à la fois orthographique et numérique. Toutefois, l’intégration de Twitter en classe nécessite un grand investissement en temps de la part des acteurs impliqués (ex. : enseignants, parents des élèves), de même qu’au niveau financier (ex. : mise des technologies à la disposition des élèves).
Différentes précautions doivent aussi être prises par les professeurs désirant créer une twittclasse afin que les élèves puissent s’approprier l’outil de manière adéquate. Chaque classe doit notamment rédiger une charte d’usage, consultable par tous.
Et qu’en pensent les étudiants ?
Deux professeurs, Magda Fusaro (UQAM) et Vivek Venkatesh (Condordia), ont réalisé une recherche [4] pour la CREPUQ concernant les usages des TIC à l’université. Réalisée auprès de 15 020 étudiants de premier cycle et 2 640 professeurs et chargés de cours provenant de 12 des 18 universités québécoises, l’étude révèle que ce sont les enseignants – et non les étudiants – qui connaissent et utilisent le plus les technologies de l’information et de la communication (TIC) en milieu universitaire, notamment les applications «utilitaires», tels que les conférences Web ou les outils de planification de réunion. De plus, près de 100% des enseignants utilisent ces technologies dans le cadre de leurs cours, au moins à l’occasion. Ils les apprécient d’autant plus qu’ils les perçoivent comme efficaces.
Les étudiants sont également enthousiastes à l’égard des technologies collaboratives et spécialisées, mais privilégient les applications de partage et d’échange entre pairs tels que les réseaux sociaux. Seuls 53 % des étudiants rapportaient ainsi une attitude positive ou très positive concernant l’utilisation des TIC en milieu universitaire [5]. Par ailleurs, c’est la qualité de l’enseignement et non l’intégration des TIC qui explique le mieux leur perception positive de l’expérience d’apprentissage, ce qui est, somme toute, rassurant !
D’autres études sont nécessaires pour mieux cerner le potentiel de l’intégration des TIC comme ressources pédagogiques et comprendre les spécificités propres à chaque plateforme. Dans le domaine de la santé, différentes études [6] ont analysé les contenus véhiculés par les individus sur Twitter, mais peu d’études ont exploré les avantages de l’outil pour l’éducation du patient.
Cet article est tiré du Portail Internet et santé.
Références :
[2] http://twittclasses.posterous.com/
[4] http://www.crepuq.qc.ca/IMG/pdf/Rapport-Etude-TIC-Mai-2012-VF.pdf
[6] Voir par exemple : Chew, C., & Eysenbach, G. (2010). Pandemics in the age of Twitter : Content analysis of tweets during the 2009 H1N1 outbreak. PloS One, 5(11), e14118 ou Scanfeld D, Scanfeld V, Larson EL.(2010).Dissemination of health information through social networks: twitter and antibiotics, 38(3):182-8.